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Base 04

La généalogie de Pierre LECOCQ

Documentation Alpes de Haute Provence

LES "BARCELONNETTES"

Prés de la frontière franco-italienne, dans le département français des ALPES-de-HAUTE-PROVENCE (04, autrefois Basses-Alpes),
existe une vallée alpine dite de l'UBAYE dont le chef-lieu est BARCELONNETTE ("Barcelone" lors de sa création en l'honneur de
Raimond Béranger V, comte de Provence, fils d'Alphonse II d'Aragon).

Jadis occupée par de solides montagnards arrachant sans cesse à la pierraille de la montagne quelques lopins cultivés à la belle saison,
les "Barcelonnettes", à la différence des franc-comtois avec leur horlogerie ou des jurassiens avec leurs pipes, ont entretenu une
originalité depuis le Moyen-Age : le colportage. C'est ainsi que juste avant l'arrivée de l'hiver, de nombreux hommes âgés de 20 à
40 ans prenaient la route pour vendre des rubans, du tissus et de la bimbeloterie. On retrouverait la trace de ces colporteurs dans
la France entière, jusqu'en Europe du Nord et en Angleterre. Ils rejoignaient leur vallée natale à la fonte des neiges.

Or, en 1821, l'un d'eux, Joseph ARNAUD, originaire du village de JAUSIERS, grâce à un riche soyeux de Lyon pour lequel il
commerçait déjà avec son père comme colporteur, eu soudain l'idée d'aller faire son métier...au Mexique. Son courage et son sens
du commerce lui ayant permis de réussir dix ans plus tard, il est rejoint par deux autres "nés-natifs" de Jausiers qui reviendront
au pays en 1845 leur fortune faite. Au fil des ans, presque tous les jeunes hommes exclusivement originaires de cette vallée de
Barcelonnette s'embarquent pour le Mexique, y faisant décupler l'activité initiale de la vente, rapidement étendue à la fabrication
de tissus. De sorte qu'en 1900, les "BARCELONNETTES" du Mexique avoisinent les 5.000 individus, que la famille ARNAUD
détiendra même la Banque Centrale du Mexique ainsi qu'une part conséquente du commerce de Mexico et de la plupart des villes du pays.

Ce tableau idyllique - et véridique - doit selon certains être toutefois nuancé. Seuls quelques-uns ont réellement fait fortune. Le patriotisme
mexicain (renforcé après les occupations espagnoles et américaines), l'expansionnisme économique du puissant voisin du nord ont peu à
peu gommé le potentat de cette colonie originale qui s'est finalement dissoute dans le pays. Seuls les plus riches ont pu faire notamment
construire de splendides " villas " dans leur haute-vallée natale, merveilles architecturales qui se remarquent dans ce paysage alpin.
Pour les autres, nombreux sont ceux qui sont restés sur place et les mariages franco-mexicains ont été légion. A feuilletter les annuaires
téléphoniques mexicains ou à parcourir les serveurs d'e-mail, on remarque aujourd'hui encore de très nombreux patronymes fleurant la
Haute-Provence. C'est ainsi que je possède sans l'ombre d'un doute de nombreux cousins mexicains AUDIFFRED et DONNADIEU.